Château Duhart-Milon

Situé sur le coteau de Milon, en pleine appellation Pauillac, et propriété des domaines Baron Philippe de Rothschild, on pourrait croire que les fées se sont penchées sur Château Duhart-Milon. Mais s’il est vrai qu’aujourd’hui le domaine brille au sein de son appellation, il a pourtant frôlé le pire.
L’histoire de Duhart-Milon remonte au début du 18ème siècle, quand la commune de Pauillac, alors sous la direction de la Seigneurie de Lafite et de l’emblématique marquis Nicolas-Alexandre de Ségur, se couvre de vignes. Les vins de Milon servent de rente au Seigneur et entrent dans les seconds vins de Château Lafite, ne laissant pas de doute sur la qualité de son terroir. Entre 1830 et 1840, la famille Castéja bénéficie des successions de Mandavy et de Duhart pour constituer un... Voir +
Situé sur le coteau de Milon, en pleine appellation Pauillac, et propriété des domaines Baron Philippe de Rothschild, on pourrait croire que les fées se sont penchées sur Château Duhart-Milon. Mais s’il est vrai qu’aujourd’hui le domaine brille au sein de son appellation, il a pourtant frôlé le pire.
L’histoire de Duhart-Milon remonte au début du 18ème siècle, quand la commune de Pauillac, alors sous la direction de la Seigneurie de Lafite et de l’emblématique marquis Nicolas-Alexandre de Ségur, se couvre de vignes. Les vins de Milon servent de rente au Seigneur et entrent dans les seconds vins de Château Lafite, ne laissant pas de doute sur la qualité de son terroir. Entre 1830 et 1840, la famille Castéja bénéficie des successions de Mandavy et de Duhart pour constituer un vignoble de 40 hectares auquel elle donne le nom de Duhart-Milon. Seul 4ème cru classé de la commune de Pauillac en 1855, le domaine bénéficie désormais de la légitimité qu’il lui manquait. Les aléas des héritages successifs conduisent à sa vente en 1937. Cinq propriétaires vont alors se succéder en 25 ans conduisant au morcellement du vignoble et à un déclin rapide, plongeant inexorablement ses vins dans une médiocrité avérée. Il faudra attendre son rachat en 1962 par la famille Rothschild pour que la propriété renaisse, lentement mais surement, de ses cendres.
De 110 hectares, le domaine était tombé à 17 hectares de vignes. Entre rachats et lourds travaux de replantation, un capital de 71 hectares est recréé en 2001 passant même à 76 hectares en 2020. La maturité des plantations et la rénovation des chais ont apporté les dernières touches à l’effort qualitatif considérable qui a été conduit pendant 40 ans par les Rothschild pour redonner au Château Duhart-Milon la noblesse de son rang.
Compte tenu de la proximité géographique des deux propriétés, depuis 1962 c’est une seule et même équipe technique qui gère Château Lafite Rothschild et Château Duhart-Milon. Eric Kohler, le directeur technique, est épaulé par Christophe Congé (œnologue et vinificateur) et Louis Caillard, le responsable des vignobles. Les techniques utilisées sont identiques, intégrant une stricte maîtrise des rendements, une récolte à la main et de nombreux travaux réalisés manuellement tout au long de l’année. Le cuvier a été agrandi et les chais, situés au cœur du village de Pauillac, ont été totalement rénovés en 2003. Chaque parcelle de cabernet sauvignon et de merlot est isolée lors de la vinification afin d’apprécier sa qualité à entrer ou non dans le grand vin à la fin des fermentations. La durée de l’élevage en barriques (dont 50% sont neuves) varie de 10 à 18 mois suivant les millésimes.

Considéré comme un modèle de l’appellation Pauillac, Château Duhart-Milon a retrouvé de sa superbe et fort de sa complicité naturelle avec Château Lafite Rothschild, il rayonne à travers le monde. Sa sérénité retrouvée s’exprime dans l’homogénéité des millésimes, salués unanimement par la critique depuis 2003.
D’apparence plus simples, Moulin de Duhart et Baron de Milon, les seconds vins, sont bien constitués et très élégants.
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